Discours et harangue des ambassadeurs du Roy avec ceulx d’Angleterre touchant le pourparler du mariaige d’entre monseigneur le duc d’Anjou et d’Alençon avec la Royne d’Angleterre
London, 2 May 1581
Discours et harangue des ambassadeurs du Roy avec ceulx d'Angleterre touchant le pourparler du mariaige d'entre monseigneur le duc d'Anjou et d'Alençon avec la Royne d'Angleterre
Washington, D.C., Folger Shakespeare Library, MS V.b. 49
[Fol. 130r]
Discours et harangue des ambassadeurs du Roy | avec ceulx d'Angleterre touchant le pourparler du | mariaige d'entre monseigneur le duc d'Anjou et | d'Alençon avec la Royne d'Angleterre
Le Roy nostre souverain seigneur depuis son advenement à la |couronne n’a rien eu en plus singuliere recommandation que | de renouveller et confirmer le traicté de paix, amytié et confederation | perpetuelle faict entre feu de heureuse memoire le Roy Charles, son frere, et la serenissime Royne, vostre souveraine, et apres l’avoir | solennellement juré non moings de cœur que de bouche s’est estudié | de l’obstenir, entretenir et accomplir par effect avec toute bonne foy, candeur et sincerité, et que les peuples et subjects des deux | royaulmes doibvent attribuer à grand heur […]
[Fol. 131v, line 8]
Aussy les Roys d’Angleterre, cognoissanz combien l’alliance | de la France estoyt honnorable et proffitable, l’ont tousjours | soigneusement recherché, de sorte que en vingttrois regnes | de ceste race de Guillaume le Conquesteur, laquelle a il pour | cinq ans tant dame regné en ce pais, nous pouvons | remarquer seize traictez de mariages faictz entre les maisons de France et d’Angleterre qui se pourroyent speciffier les | particularités s’il en estoyt besoing. Comme de verité, il | fault recongnoistre qu’elle est la premiere, la plus illustre | et ancienne maison de la chrestienté et du sang de laquelle la | serenissime Royne est yssue et descendue, ayant, sans remonter | plus hault, pour bisayeulle Catherine de France, fille du Roy | Charles sixiesme. Voire a esté ceste aliance tant prisee et estimee | que ceste grande Mathilde, veuve d’un empereur, heritiere | unicque du duché de Normandye et couronne d’Angleterre, | ne desdaigna point d’espouser ung simple conte d’Anjou, cestui | conté estant maintenant en tiltre du duché, terre et possession | de monseigneur. Le succes de ce mariage que nous voyons | conclurre restablira comme parvant[1] resolution[2]. fatalle la conjonction | ancienne de la maison d’Anjou, qui a eu par une peculiere | destinee de bon heur d’espouser pluiseurs couronnes estrangieres. | Pour ces deux considerations, le Roy, qui porte une affection | plus paternelle que fraternelle à monseigneur son frere unique | et heritier presumptif, a de bon cœur embrassé le faict de | ce mariage et à ce tresagreable les conclusions faictes et passées | entre les deputtez, et commissaires de la serenissime majesté | et les agenz et ambassadeurs de monseigneur […]
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